D’un marécage de la Saskatchewan à un succès triomphant au hockey

Pour la légende du hockey sur glace Hayley Wickenheiser, la route vers l’excellence commence par les grands espaces.

Ayant grandi à Shaunavon, dans une région rurale de la Saskatchewan, Wickenheiser a passé de nombreuses heures d’hiver à patiner gaiement le long d’une patinoire construite par son père et plusieurs voisins, et sur un marécage sur la ferme de son grand-père.

« J’inondais un chemin de ma porte arrière à travers la ruelle arrière jusqu’à la patinoire et je jouais au hockey en plein air (parfois appelé shinny en anglais) dès qu’il gelait et jusqu’à ce qu’il commence à fondre », se souvient-elle.

« Parfois, nous patinions même jusqu’à l’école si les fossés à côté des trottoirs étaient gelés. »

Lorsqu’elle n’était pas dehors à s’amuser sur la glace, Wickenheiser regardait ses joueurs préférés à la télévision, admirant leur technique et rêvant du jour où elle rejoindrait leurs rangs.

« J’ai des souvenirs très vifs d’avoir regardé Hockey Night in Canada, de lacer mes patins entre les périodes et de patiner à travers la cour jusqu’à la patinoire extérieure, de sauter sur la glace et de revenir regarder la partie. Des milliers d’heures à faire cela, et de nombreux souvenirs d’une camionnette stationnée en bordure du marécage avec du chocolat chaud ou du thé, de mettre nos patins à l’arrière de la camionnette et de patiner en bas de la colline, directement vers le marécage », raconte-t-elle.

Il n’y avait pas de joueuses de hockey à regarder à l’époque, Wickenheiser est donc devenue le modèle dont elle avait besoin. Pratiquer le sport qu’elle aimait en plein air sans jugement, dans les hivers glacés des prairies, l’a aidée à développer son endurance, ses habiletés de patinage et de maniement du bâton, ainsi que son propre style.

« Je crois fermement que le hockey sur étang et le hockey en plein air ont contribué à mon développement en tant qu’athlète différemment de ce que j’aurais pu devenir si j’avais joué en aréna. J’ai passé des milliers d’heures sans supervision, sans direction, à rêver et à visualiser de jouer dans la LNH et de remporter une coupe Stanley pour les Oilers d’Edmonton, la patinoire étant littéralement illuminée par la lumière des étoiles ou du clair de lune », explique Wickenheiser.

« Personne ne me disait quoi faire et je pouvais essayer des choses que je voyais mes joueurs préférés faire à la télévision, les joueurs de la LNH, parce que je n’avais pas de joueuses de hockey à admirer… J’essayais différentes choses, je mettais des obstacles sur la glace, je créais différents types de parties avec les enfants du quartier avec qui je jouais », ajoute-t-elle.

« Et encore aujourd’hui, chaque fois que je rencontre des difficultés au hockey ou dans la vie, je vais jouer sur la patinoire extérieure et je me sens toujours mieux. »
Cette détermination, cette passion et cette persévérance précoces l’ont mise sur la voie d’une carrière qui bat les records. En 1993, à l’âge de 15 ans, Wickenheiser est devenue la plus jeune joueuse à représenter le Canada au Championnat du monde féminin de la Fédération internationale de hockey sur glace (FIHG) et 10 ans plus tard, elle est devenue la première femme à marquer un but dans une ligue professionnelle masculine alors qu’elle jouait pour Kirkkonummen Salamat dans la deuxième division de la Ligue Élite de Finlande.

Aujourd’hui, Wickenheiser est considérée comme l’une des plus grandes joueuses de hockey au monde, et avec raison; elle est quadruple médaillée d’or olympique, deux fois JPU olympique et intronisée au Temple de la renommée du hockey, et compte 13 championnats du monde à son actif.

En 2017, Wickenheiser a officiellement accroché ses patins alors qu’elle était considérée comme la meilleure marqueuse du Canada au hockey féminin, mais elle ne s’est pas éloignée de son sport bien-aimé. En plus d’être maman et médecin, elle est aussi directrice générale adjointe au développement des joueurs pour les Maple Leafs de Toronto.
Elle a fait un bon bout de chemin depuis son époque de jeune fille qui patinait sur le marécage à Shaunavon et qui s’entrainait à marquer des buts qui semblaient autrefois impossibles à réussir. Le complexe sportif de sa ville natale (le Veren Wickenheiser Centre) porte maintenant son nom. En 2010, elle a fondé le WickFest, un événement annuel qui rassemble de jeunes joueuses de hockey du monde entier visant à développer leurs compétences, leur confiance et leurs amitiés.

L’histoire de Wickenheiser démontre le pouvoir de passer du temps dans la nature. C’est pourquoi nous sommes fiers de la partager dans le cadre de notre campagne Petits étangs, grands buts. Jouer au hockey à l’extérieur, dit-elle, l’a aidée à vivre le jeu, à s’y préparer et à l’apprécier d’une manière différente.

« J’adore le plein air. Je pourrais littéralement vivre dehors, dans le froid ou la chaleur, peu importe. Je pense que nous nous sommes vraiment habitués à vivre les hivers glacés de la Saskatchewan et nous avons appris à bien nous habiller », dit-elle.