En février 2019, Nature United a contacté Pascal Badiou, chercheur scientifique de CI, pour lui demander d’apporter ses compétences de scientifique des milieux humides à un travail de recherche sans précédent. Pascal Badiou a donné son accord, pour faire partie d’un groupe de 38 chercheurs de 16 institutions pour examiner et mettre en lumière 24 parcours dans l’intervention climatique ou dans les solutions climatiques naturelles (SCN) dans le cadre de quatre écosystèmes : les terres agricoles, les forêts, les milieux humides et les prairies.
Trois ans plus tard, le 5 juin 2021, les travaux de Pascal Badiou et de ses collègues ont été diffusés dans cette étude phare publiée dans Science Advances. Dans ces travaux de recherche, on estime que les solutions climatiques naturelles pourraient permettre au Canada de réduire à concurrence de 78 mégatonnes de CO2e ses émissions de gaz à effet de serre.
« Il s’agit de la première étape à franchir pour savoir comment la nature peut aider le Canada à respecter son engagement de 2030 dans le cadre de l’Accord de Paris et l’objectif de 2050 de carboneutralité en 2030 », explique Pascal Badiou.

It’s the first step in understanding how nature can help Canada to its 2030 commitment to the Paris Agreement and the 2050 goal of net zero emissions in 2030.
Pascal Badiou a joué un rôle essentiel dans une partie du parcours des milieux humides, en se consacrant surtout au milieu humide sur sol minéral en eau douce. Il a revu les études et les documents scientifiques de CIC afin de compiler une argumentation convaincante pour conserver les milieux humides, qui constituent des éléments essentiels des paysages viables. « Nous avons pu faire la synthèse de tous nos travaux de recherche et mettre en lumière l’importance de la conservation et de la restauration des milieux humides dans la réduction des émissions de carbone », explique-t-il.
En particulier, les milieux humides peuvent aider à réduire les émissions de 15,5 mégatonnes de CO2e par an, ce qui représente 20 % du total possible en 2030 par rapport au domaine agricole (48 %), aux prairies (17 %) et à la forêt (15 %).
Pascal Badiou fait observer que c’est la conservation des milieux humides qui a l’impact le plus retentissant et qui doit avoir la priorité absolue dans les SCN. « La conservation — qui consiste à garder ce que l’on a — est nettement meilleure quand il s’agit de maîtriser les effets des changements climatiques », précise-t-il. La restauration des milieux humides est utile pour maîtriser ces effets, par exemple les inondations, les sécheresses, l’élévation du niveau de la mer et la perte de la biodiversité. Dans les régions où il n’y a plus de milieux humides à conserver, la restauration est la meilleure solution.
Dans l’ensemble, « les milieux humides offrent toutes sortes de cobienfaits environnementaux, qui nous aident à maîtriser les incidences des changements climatiques », déclare Pascal Badiou.
Les auteurs de l’étude font aussi observer qu’il y a d’autres possibilités, notamment en protégeant les milieux humides ou en ramenant dans ces milieux et sur le littoral le débit naturel de l’eau. Par exemple, les travaux menés par CIC dans la région de l’Atlantique le démontrent déjà : dans cette région, nous tâchons de rétablir dans leur état d’eau salée d’origine, les marais d’eau douce du littoral afin de protéger le littoral et les collectivités contre l’élévation du niveau de la mer en raison des changements climatiques. En outre, la protection et la restauration des tourbières peuvent aussi permettre de réaliser à concurrence de 13 % des réductions nécessaires pour atteindre la carboneutralité en 2050.
DOMESTIQUER LA PUISSANCE DES ÉCOSYSTÈMES NATURELS : LA VOIE À SUIVRE POUR LES DÉCIDEURS
« Ce que nos travaux de recherche nous apprennent, c’est qu’il y a tout un ensemble de moyens de réduire les émissions de carbone dont on peut se prévaloir dans ces paysages naturels », fait observer Pascal Badiou, en précisant qu’en tant qu’organisme qui a fait ses preuves en travaillant efficacement avec des partenaires dans ces paysages, CIC était et est toujours parfaitement en mesure d’aider à mettre en œuvre les solutions climatiques naturelles. En plus de maîtriser les effets des changements climatiques, ces mêmes interventions viendront améliorer la vigueur et la sécurité des collectivités, permettre de conserve la biodiversité, améliorer la qualité de l’eau et stimuler l’économie locale.
Pascal Badiou reconnaît que bien qu’il s’agisse d’une bonne nouvelle, « nous devons mener des activités qui ne correspondent pas à ce que nous faisons d’habitude ». Il faut adopter une approche globale, qui promeut la conservation, la restauration et la viabilité des paysages.
Dans le dernier budget fédéral, le gouvernement a prévu 4,1 milliards de dollars pour les solutions climatiques naturelles. Ces travaux de recherche permettent aux décideurs de savoir comment investir ces fonds pour faire fructifier tout le potentiel de la maîtrise des effets du changement climatique.
Il faudra encore savoir où et comment le gouvernement fédéral investira. Or, « nos travaux nous apprennent que la conservation des milieux humides est importante et qu’il faut protéger ces stocks de carbone. Les milieux humides sont des puits de carbone et ont un effet net rafraîchissant dans l’atmosphère ».
Pour Pascal Badiou et ses collègues scientifiques, la voie à suivre est claire : les solutions climatiques naturelles comme la conservation des milieux humides sont puissantes et économiques et peuvent être mises en œuvre dès maintenant.

En quoi consistent les solutions climatiques naturelles?
Les solutions climatiques naturelles sont des interventions à caractère foncier qui permettent d’éviter ou de séquestrer les émissions liées à la protection, à l’amélioration de la gestion et à la restauration des forêts, des prairies, des milieux humides et du domaine agricole. Pour en savoir plus sur les solutions climatiques naturelles et sur cette étude, veuillez consulter le site Web de Nature United.
La science est claire
Les milieux humides peuvent apporter une solution à beaucoup de nos difficultés environnementales, dont les changements climatiques. Aidez-nous à les conserver.
FAITES UN DON À CIC DÈS AUJOURD’HUI