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Des villes plus viables grâce aux milieux humides urbains

février 01, 2018 Nationale
Des villes plus viables grâce aux milieux humides urbains

Dans bien des villes canadiennes, la nature se fait rare. Or, les habitats naturels qui, comme les milieux humides, ponctuent les jungles de béton et d’asphalte sont de précieux gisements d’or et d’énormes atouts, qu’il faut préserver.

C’est le 2 février qu’avait lieu la Journée mondiale des zones humides. Canards Illimités Canada (CIC) s’allie aux organismes de conservation partout dans le monde pour mettre en lumière le rôle des milieux humides dans la pérennité de nos villes. L’ennui, c’est que les milieux humides sont souvent considérés comme des terres inutilisables. Alors que les villes se développent et que la demande de terrains ne cesse de s’accroître, ces zones marécageuses peu profondes sont souvent comblées ou réaménagées afin de construire logements et immeubles.

« Les milieux humides urbains sont des zones très productives, caractérisées par une grande biodiversité, explique Mme Karla Guyn, chef de la direction de Canards Illimités Canada. Les protéger est essentiel pour la vigueur et la prospérité à long terme de nos collectivités. En plus de constituer de magnifiques sites naturels dans les quartiers, les milieux humides améliorent la qualité de l’air et de l’eau. Ils nous protègent aussi contre les inondations, aident à prévenir les sécheresses et emmagasinent le carbone. »

Même si Environnement et Changement climatique Canada a annoncé, le 1er février, qu’il mettait prématurément un terme au soutien offert dans le cadre de l’important Fonds national de conservation des milieux humides, la conservation des milieux humides et la maîtrise de leur puissance naturelle gagnent du terrain au Canada. Le recours à des solutions naturelles dans le cadre de la programmation de l’infrastructure verte devient de plus en plus populaire auprès des gouvernements et des urbanistes qui tâchent de rendre leurs collectivités plus résilientes et environnementalement durables. L’infrastructure verte, qui comprend les aires, la végétation et les milieux humides protégés, déloge l’infrastructure traditionnelle bâtie comme les barrages secs ou les systèmes de traitement des eaux. C’est ainsi que l’on bâtit avec la nature, au lieu de créer des ressources non renouvelables.

« Même si on n’offre plus de financement dans le cadre du Fonds national de conservation des milieux humides, nous sommes encouragés de savoir que les municipalités urbaines et rurales sont plus nombreuses à adopter une approche proactive dans leur planification, en recherchant des moyens d’intégrer l’habitat naturel dans les travaux d’aménagement », précise Mme Guyn.

CIC travaille de concert avec des villes comme Moncton au Nouveau‑Brunswick, Edmonton en Alberta, ainsi que Winnipeg et Brandon au Manitoba pour construire des bassins naturalisés de rétention des eaux de ruissellement. Ces bassins, qui se présentent et fonctionnent comme des milieux humides, intègrent des processus biologiques naturels pour filtrer et emmagasiner l’eau.

Ces villes et d’autres deviennent des modèles à suivre. Même s’il est absolument essentiel de les conserver pour nos collectivités, ces milieux sont menacés. Chaque jour, 32 hectares de milieux humides disparaissent dans les régions habitées du Canada, soit l’équivalent d’environ 45 terrains de soccer toutes les 24 heures.

« Le Canada réunit 25 % des milieux humides du monde entier, précise Mme Guyn. Et la plupart de ces milieux se trouvent dans les régions densément peuplées. La Journée mondiale des zones humides rappelle à tous les Canadiens le rôle essentiel que jouent les milieux humides dans notre vie, et la nécessité de les conserver. »

Les milieux humides, qui font partie des atouts les plus précieux du Canada, viennent améliorer la viabilité de nos villes. Voici comment.

Prévention des inondations : Les milieux humides sont en quelque sorte des éponges qui captent, emmagasinent et libèrent lentement l’eau sur une longue durée. Dans les collectivités littorales, les marais d’eau salée jouent le rôle de tampon contre les fortes tempêtes.

Salubrité de l’eau : Les milieux humides filtrent naturellement les nutriments nocifs et les polluants dans l’eau.

Lutte contre le changement climatique : Les milieux humides emmagasinent le carbone, en évitant qu’il soit libéré dans l’atmosphère et devienne un gaz à effet de serre.

Promotion d’un mode de vie sain et agréable : Les milieux humides offrent aux résidents des espaces verts où ils peuvent se divertir et profiter de la diversité de la vie végétale et animale.

À propos de la Journée mondiale des zones humides : C’est le 2 février qu’a été adoptée la Convention sur les zones humides, signée en 1971 dans la ville iranienne de Ramsar. Cette convention, négociée par des pays et des organismes non gouvernementaux, régit la conservation et l’aménagement judicieux des milieux humides. Le Canada, qui est l’un des pays signataires de la Convention, réunit actuellement 37 sites désignés comme des milieux humides d’importance internationale (les sites Ramsar).

À propos de Canards Illimités Canada : Canards Illimités Canada (CIC) est le chef de file de la conservation des milieux humides. À titre d’organisme de bienfaisance enregistré, CIC collabore, avec le gouvernement, l’industrie, des organismes à but non lucratif et des propriétaires fonciers, à la conservation des milieux humides essentiels à la sauvagine, à la faune et à l’environnement.

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